"Les Français, j’ai très envie de les emmerder."

La fausse interview d’Emmanuel Macron

En 2017, vous vous présentiez comme un « rempart contre le Front National ». Pourtant son score n’a fait que monter durant votre présidence. Comment l’expliquez-vous ?

Eric Dupont-Moretti a réalisé une très fine analyse. Tout cela relève d’un sentiment d’insécurité. Car lorsque vous parlez d’insécurité à longueur de journée dans les médias et les réseaux sociaux, il est compréhensible que les Français se sentent angoissés et finissent par voter pour le Rassemblement National. Ils ne réfléchissent pas vraiment plus que ça. 

Pourquoi avoir choisi de dissoudre l’Assemblée Nationale ?

Les Français sont vraiment des ingrats. Après toutes mes réformes entreprises pour eux, et notamment celle des retraites. Et voilà qu’ils me sanctionnent aux élections européennes. Que voulez-vous, il y a ceux qui réussissent et ceux qui ne sont rien. Les Français, moi, je leur dis: Alors comme ça vous voulez le RN ? Et bien si c’est ce que vous voulez vraiment, je dissous. 

Vous semblez amer.

Il faut que je me fasse une raison. Tel est le destin des grands hommes. Churchill et de Gaulle, chassés du pouvoir. Telle est l’ingratitude des peuples. Mais ils ont tous les deux été rappelés au pouvoir. Tel est le lot des hommes providentiels. Moi je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux extrêmes.

Pourquoi avoir dissous juste avant les JO ?

Les Français, j’ai très envie de les emmerder. Je préparais mon coup depuis plusieurs semaines. Je leur ai balancé une grenade dégoupillée entre les jambes. On va voir comment ils se débrouillent.

Vous avez contribué à la recomposition de l’échiquier politique en France.

Mon positionnement a toujours été : ni de droite, ni de gauche. Je peux donc me féliciter d’avoir fait disparaître la gauche et la droite républicaines.

Pour avoir fait émerger l’extrême droite et l’extrême gauche. 

On ne va pas se mentir. Dimanche prochain, il y aura trois choix possibles. Les fascistes de droite, les fascistes de gauche, ou la majorité présidentielle. Ce qui veut dire que je suis le seul choix possible. La démocratie c’est moi !

Vous critiquez les programmes du Front populaire et du Rassemblement National. 

C’est difficile de critiquer le programme du Rassemblement National puisqu’il est inexistant. En ce qui concerne le Front populaire, c’est un mélange de wokisme et d’islamisme qui aboutirait à une société composée de femmes voilées et d’hommes enceintes. Le Rassemblement National est clair sur un point: il veut faire une politique de préférence nationale, tandis que le Front populaire semble davantage préoccupé par le sort des étrangers et est animé par la haine de la France. Vous avez déjà vu des drapeaux français dans les manifestations du Front populaire ? Non, on ne voit que des drapeaux palestiniens. 

Etes-vous inquiet pour l’avenir du pays en cas de victoire de l’un de ces camps ?

Non pas vraiment. Car leurs programmes sont inapplicables en l’état. En tant que Président, je peux contrarier leurs initiatives. Comme toujours, je dirai et ferai ce que je veux. J’aurai aussi l’aide du Conseil Constitutionnel qui pourra retoquer leurs réformes. Je vous rappelle que j’en ai nommé la plupart de ses membres. Sans oublier la commission européenne qui jouera le rôle de contre-pouvoir. J’ai toujours su que le salut de la France se trouvait dans l’Europe.

En ce qui concerne l’endettement, lorsque vous êtes arrivé en 2017, la dette publique était de 2190 milliards d’euros. Elle est de 3101 milliards aujourd’hui. Le déficit public est passé de 84 milliards à 154 milliards.

Je lui ai dit à Bruno : « ça fait sept ans que tu es là ! » https://www.apartes.net/articles/actualites/zero-pointe-pour-bruno-le-maire. Mais au lieu de travailler, il passe son temps à écrire des romans cochons. Il va bientôt traverser la rue.

Vous pensez être mal entouré ?

Tous ceux qui me critiquaient ouvertement avant l’élection de 2017 me mangent dans la main aujourd’hui. Les Lemaire, Darmanin et j’en passe. Je les appelle les Rampants. Ils me doivent tout. Ils n’ont aucun amour propre. Le problème est juste qu’ils sont nuls.

Pensez-vous que le Rassemblement National puisse obtenir la majorité relative à l’Assemblée nationale ?

J’emporterai la majorité absolue. Je ferai mentir les sondages. Les Français doivent écouter Mbappé qui est un très grand joueur bourré de qualités, et aller voter contre les extrêmes.

Que pensez-vous de Jordan Bardella ?

Il me plaît ce garçon. Je pourrai facilement travailler avec lui. Mais je sens bien que Gabriel est jaloux.

Envisagez-vous toujours de vous baigner dans la Seine avant les JO ?

Nous avons dépensé un pognon de dingue pour assainir la Seine. Et comme je souhaite retrouver une certaine proximité avec les Français, j’irai donc me baigner avec Brigitte, en moule bite.

Par Sébastien Bérard, co-auteur de: "Le grand saigneur: ou Jupiter à dada" https://jdheditions.fr/produit/le-grand-saigneur/